Olivia le 10 avril 2015

Je tenais à vous écrire après cet incroyable moment que je viens de vivre pour la naissance de mon premier enfant (c'est une fille ! Nous avions gardé la surprise :)).

Si la grossesse avait déjà commencé à m'apprendre que dans la vie on ne décide pas de tout (ce dont j'avais déjà conscience mais qui n'est pas toujours facile à accepter, cette naissance me l'a bien confirmer...!

"Souffrant" d'une cholestase gravidique sur ma fin de grossesse (disfonctionnement du foie pouvant entraîner de graves souffrances fœtales, diagnostiquée à 7 mois et demi), mon accouchement était programmé à 38 semaines... Je n'étais pas spécialement ravie de cet état de fait car j'avais rêvé d'un accouchement naturel (ou tout du moins le plus naturel possible car j'avoue que je n'étais pas sûre de ma capacité à accepter et tolérer la douleur encore inconnue de l'accouchement...). La perspective de me retrouver pendue à une perfusion d'ocytocine pendant toute la durée du travail ne m'enchantai guère...

La semaine précédant mon déclenchement j'ai donc fait tout ce qui était en mon pouvoir pour essayer d'accélérer les choses : acupuncture, la bastille par les escaliers 2 fois, du vélo, des pensées positives pour que mon bébé se prépare et même une pleine lune mais rien n'y fait, mon bébé n'est pas encore prêt semble-t-il, ou peut-être est-ce moi...

Jeudi matin (le 9 avril) je me rends donc à l'hôpital, quand j'en ressortirai nous serons une famille de 3, voilà ma seule certitude, je ne sais en revanche pas combien de temps mon bébé mettra pour venir nous rejoindre : 24? 48? Ou 72h?!

Après examen, mon col n'est pas franchement prêt à s'ouvrir, j'aurais donc un tampon propess pour les 24 premières heures, pour préparer mon col avant mise en place de la perfusion d'ocytocine destinée à son ouverture.

Cette journée de jeudi se passe sans encombre, entre monitorings, escaliers et promenade autour des bâtiments de l'hôpital (tout est toujours bon à prendre pour accélérer le processus), visite du papa le soir, et à 22h30 extinction des feux, mieux vaut se reposer avant que les choses sérieuses ne commencent !

A minuit 50 je me réveille, je commence vraiment à ressentir les contractions, je me mets sur le ballon et essaie de lire un livre pour me distraire l'esprit (je me suis arrêtée au milieu d'un chapitre ...!), je n'utilise pas encore la respiration de la vague car je me dis qu'il ne faut pas user mes cartouches trop vite (et si le travail n'avait même pas commencé...!).

Vers 1h30, j'appelle les sages-femmes, j'ai tout de même mal, elles me font un monito pendant 1h, je suis toujours sur mon ballon, les contractions ne sont pas régulières (3 qui s'enchaînent puis un peu de répit puis ça repart) ; cette irrégularité me fait penser (à tort mais je ne le sais pas encore) qu'elles ne sont pas réellement efficaces... d'un autre côté je me rends bien compte que je n'arrive pas réellement à trouver une bonne position sur le ballon pour me soulager pendant les contractions et gère ma respiration un peu comme je peux... j'avoue que cela m'inquiète un peu car comment faire ensuite lorsque les choses sérieuses débuteront..? mais j'essaie de rester dans l'instant présent car c'est semble t-il la clé pour se sortir de l'angoisse de la douleur à venir. Et puis nous trouverons sûrement une solution avec le papa lorsque ce sera le moment !

Le monito se passe, il est 2h30, je n'arrive toujours pas à me 'mettre à l'aise'! Les sages-femmes me conseillent de marcher et de prendre une douche pour accélérer le processus ; je ressens qu'elles ne veulent pas m'ausculter maintenant de peur de me décourager si des fois mon col n'avait pas commencé à s'ouvrir... je marche donc (5 min un peu pour faire bonne figure...) mais la douleur devient ingérable pendant les contractions, je rejoins ma chambre et rappelle les sages-femmes, j'ai très envie de pousser et commence à me décourager : franchement si ça ce n'est rien en regard de ce qui doit arriver ensuite, je veux une césarienne sur le champ!!! (Je sais bien dans mon fort intérieur que ce genre de requêtes n'est pas possible... et moi qui souhaitait un accouchement naturel...!!!).

Face à mon insistance, j'ai droit à mon premier examen du col... là j'avoue que je ne gère plus grand chose... j'entends juste un 'elle est à dilatation complète' paniqué de la sage-femme... il est 3h22, j'ai quand même la présence d'esprit d'appeler le papa, mon message est concis : viens tout de suite ! J'entre en salle d'accouchement in extremis : 6 personnes sont autour de moi, elles me percent la poche des eaux et la poussée commence. En 6 fois, mon bébé nous rejoint, mais ne pleure pas (l'accouchement a été trop rapide - il est 3h33). Les sages-femmes l'emmène tout de suite voir un pédiatre, j'ai à peine le temps de le voir. Plusieurs pensées me traversent : le papa n'est pas encore là!!!, est-ce possible que j'ai déjà mis au monde mon enfant (tout est allé finalement si vite)?! Moi qui redoutais les longues heures en salle d'accouchement, se peut-il que je n'ai même pas eu le temps de vraiment ressentir le travail et la descente de mon bébé ?! Je suis un peu choquée, inquiète aussi car j'espère que cet accouchement express n'aura pas de conséquences sur la santé future de mon enfant, et à la fois tellement heureuse. Victor (le papa) arrivera en salle 5 minutes plus tard avec notre enfant dans les bras, il me laisse découvrir que nous sommes maintenant les heureux parents d'une petite fille : Olivia.

Depuis tout va bien, Olivia est plutôt sage (mais je préfère ne pas me prononcer trop vite sur son caractère :)), je n'arrête pas de la regarder et de me sentir heureuse qu'elle soit désormais dans notre vie.

Je tenais à vous remercier Martine car je suis persuadée des bienfaits des enseignements de vos cours, qui m'ont beaucoup aidé dans ma gestion de la douleur pour au final parvenir à mettre au monde mon enfant naturellement. Rester dans le moment présent est assurément ce qui m'a "sauvé" pendant cet accouchement. J'espère que pour une seconde grossesse, j'aurai l'occasion d'utiliser un peu plus les outils que vous nous transmettez (respiration de la vague, sons, ...) :).

Merci beaucoup pour votre aide précieuse,

Au plaisir de vous revoir,

Anne-France