Ulysse, février 2024

 

Voici le récit de mon accouchement.


Les contractions avaient commencé il y a quelques semaines déjà, un peu tous les jours mais pas douloureuses. Le vendredi et le samedi (jour de la pleine lune !) elles ont commencé à être un peu plus fortes mais j'ai continué ma vie. Le samedi nous sommes allés pique-niquer et marcher dans la nature, cela m’a fait énormément de bien. À ce moment-là, je faisais systématiquement la respiration de la vague pour chaque contraction. 

 

Samedi en fin de journée à la maison, les contractions se font un peu plus fortes et la respiration de la vague ne suffit plus à me soulager. Je passe alors aux sons graves sur l'expire (le Omm, et surtout le le Aaa). Les sons vibratoires m’ont beaucoup aidé à rester détendue pendant les contractions suivantes. L’intensité augmentant, je suis allée prendre un bain. Il faut dire qu’à ce stade, chaque contraction était accompagnée d’une douleur à la jambe droite : ma jambe me lâchait complètement et devenait douloureuse, c’est-à-dire que je ne pouvais plus du tout m’appuyer dessus pendant la contraction. Donc toutes les positions debout, à quatre pattes ou à genou devenaient impossible à tenir. Je ne pouvais être que assise ou allongée pendant une contraction, ce qui m’était très inconfortable. Le bain m’a soulagé car il m’a permis de tenir à peu près sur mes deux jambes à genoux ou à quatre pattes. 

 

(Explication probable de la douleur à la jambe droite : le bébé appuyait très fort sur la droite de mon ventre et il me semble que cette douleur s'est propagée dans la jambe jusqu'à la sortie du bébé. Après l'accouchement, la douleur avait disparu).

 

Puis les sons vibratoires n'ont plus suffit à accompagner les contractions, nous avons alors ajouté un point d’accu-pression sur lequel appuyait mon partenaire (R.) lors de chaque contraction, afin de détourner la sensation de douleur. R. était avec moi à chaque contraction, tant pour relayer le son (lors de mon inspire), que pour appuyer sur le point d'accu-pression. Sa présence a été très importante pour me permettre de vivre chaque contraction. 

 

J'étais bien dans le bain, mais sentant les contractions de plus en plus fortes je me suis décidée à sortir. Hors du bain les contractions sont devenues très douloureuses, je n'arrivai même plus à tenir les sons vibratoires. Nous sommes alors partis à la maternité, à chaque contraction je devais m'asseoir ou m'accroupir par terre. Heureusement qu'il n'y avait que quelques minutes de voiture. 

 

Arrivés à la maternité, j’étais tellement dans la douleur que j’ai tout de suite demandé une péridurale, et celle-ci m’a énormément soulagée. À partir de ce moment, l’accouchement s’est déroulé dans une très grande sérénité et douceur. Le travail à la maternité est allé assez vite car nous sommes arrivés à 23h30 et le bébé est né à 5h58. Pendant tout ce temps, j’ai essayé de ne pas trop doser la péridurale, afin de toujours sentir les contractions. J’ai ainsi continué à produire un son grave à chaque contraction, accompagné par R., car nous voulions rester en contact avec notre bébé et l’accompagner dans sa descente. Heure après heure, mon corps s'est installé dans un bel état vibratoire. Entre chaque contraction, je faisais également des respirations abdominales afin de nous donner de l’oxygène et de nous détendre. Mes jambes étaient ankylosées, mais j’ai pu essayer différentes positions sur la table. Celle qui m’a le plus aidé, avant la poussée : assise avec les pieds suspendus sur les côtés, et tout le haut de mon corps étiré en me tenant au tissu de suspension disposé au-dessus de la table d'accouchement. J’ai senti le bébé descendre petit à petit dans le bassin. 

 

Pour la poussée, j’ai continué les sons et j'ai pu pousser précisément au bon endroit grâce à la conscientisation du col / vagin / périnée que nous avions travaillé ensemble. Le bébé est sorti petit à petit (je ne l’ai pas senti sortir, sans doute à cause de la péridurale). Je n’ai eu aucune déchirure grâce à cette poussée tout en douceur !

 

L'accouchement a été pour moi une expérience magnifique. Cette sensation de l'énergie qui circulait dans tout mon corps m'a énormément portée et, j'en suis sûre, a aidé le bébé dans sa descente et sa sortie. La présence solide de mon compagnon à mes côtés a également été déterminante. Petit plus enfin, nous avions éteint les grandes lumières de la salle d'accouchement, ajouté notre guirlande lumineuse et amené notre sélection de musiques douces. Notre bébé est né en musique. 

 

Je te remercie chaleureusement pour cette approche de l'accouchement par le yoga, cela m'a tant parlé, et je salue toutes les femmes du cours !

Bien à toi,

K