Maïa, mai 2024

Maia 1

Maïa est arrivée hier soir! Une jolie demoiselle de 3kg670! Tout c'est très bien passé, voici ci-dessous mon récit d'accouchement.
Merci beaucoup de tes cours - tu verras que je n'aurai pas réussi à tout mettre en pratique, mais je m'en suis plutôt bien sortie :)

Bien à toi,
Sonia

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Mardi 28, c'est la consultation de terme. Tout va bien, mais je ne souhaite pas réitérer le j+6 de mon premier. Les sages femmes de la maison de naissance y vont donc fort sur les méthodes de déclenchement naturelles: acupuncture, tirage de lait, huile essentielle. Ça contracte toute la journée et la nuit, de manière irrégulière. Ça tire dans le bas du ventre, mais j'en suis très contente. Les contractions, c'est une bonne nouvelle ! Je me balade au soleil tout l'après-midi.

Mercredi, 10h30. Je perds les eaux. C'est une douche froide, je ne pensais pas les perdre si tôt. Je sais d'expérience que les contractions seront plus fortes sans la poche pour les amortir. Et puis je me souviens qu'un accouchement, ça ne se passe jamais comme prévu, et je passe à autre chose. Mais effectivement, les contractions deviennent rapidement plus intenses. Impossible de faire la respiration de la vague: je n'ai pratiqué qu'allongé, dans un contexte sans douleur. Avec le ventre dur et dans des positions suspendues, semi accroupie etc, je n'y n'arrive pas. Alors je vocalise un répertoire héclectique de ôm, de ouiiiii-ahhh et de finalement tous les sons qui me viennent. Le mouvement de l'infini avec le bassin, fait très vite et amplement, me soulage beaucoup.

Entre les contractions, c'est le néant total, le vide intellectuel. Cortex débranché! Les pauses me paraissent longues, tranquilles. Je n'ai pas peur de la prochaine vague. Je les prends l'une après l'autre.

Mon premier accouchement ayant duré 37 heures, je pense avoir le temps. Je sens pourtant bien que le bébé est dans le grand bassin, mais je ne réalise pas que ça s'accélère. Vincent me propose de partir à la maison de naissance. Je lui demande d'attendre un peu. A un moment tout de même, je me dis que ça devient tellement intense que je ne suis pas sûr de pouvoir partir plus tard. Vincent appelle Aurore, la sage-femme d'astreinte : elle entend mes sons pendant les contractions et nous conseille de ne pas tarder.

Le trajet est dur malgré le fait que je sois à l'arrière, sièges rabattus. Une contraction toute les 2 minutes. Très intenses. Je hurle, demande à Vincent de me sauver, tente par tout les moyens de me soulager, lui broie le bras pendant qu'il conduit. Une vraie désespérance comme on en voit dans les livres. Les contractions ne tirent plus sur le col. Le bébé est au petit bassin. Il est 17h30. Le trafic à la sortie Vallier Catane est dense. Et puis là, au feu, une pause. Tiens, une contraction a sauté. Le fait que cela puisse être la pause avant la poussée me traverse vaguement l'esprit, sans trop y croire. Pourtant c'est bien ça. A la prochaine contraction, ça commence à pousser. Vincent se gare, je sors seule de la voiture. Je suis dans un état second, tout autour est flou. Sur le parvis de la Mut, je me laisse tomber par terre. Je hurle "ça pousse, appelle Aurore!". Ça ne fait pas mal, mais c'est une sensation tellement inhabituelle et puissante que je suis terrorisée. Quelle sera l'issue de cette force? J'entends alors la voix enjouée d'Aurore qui me prend la main: " Sonia, on est à la maison de naissance, c'est bon, tout va bien". Ouf, je ne vais peut être pas mourir tout de suite finalement. Je me mets à 4 pattes. Et puis ça pousse... Ça pousse tellement fort qu'à nouveau, je ne sais pas si je supporterai cette intensité. Je crie fort. Pas tellement parce que j'ai mal, mais parce ça m'aide à écouler toute cette puissance.  J'implore qu'on le sorte, avec les forceps s'il le faut. Aurore et Vincent en rient (j'étais pourtant très sérieuse). Je sens la tête du bébé qui descend, m'ouvre, me brûle. J'ai peur de me déchirer. Aurore me rassure à nouveau et me fait toucher sa tête. Il faut plusieurs poussées pour qu'elle sorte. Après une petite pause, je sens son petit corps tourner entre mes jambes. A la prochaine contraction, je pousse les épaules dehors. C'est au moins aussi douloureux que la tête. Puis tout son petit corps glisse. Il est 18h13, soit 30 min après notre arrivée. Maïa est en pleine forme!

Aurore m'aide à faire sortir le placenta, qui glisse sans effort, sans beaucoup de sang. Elle m'examine: aucune déchirure! Ça sera donc une naissance sans aucune médicalisation. Je prends une douche, puis nous rentrons à la maison vers 23h.