Aurel est né le 10 février 2023
Vendredi 10/02/23 notre petit garçon Aurel est né à 7h37 à la Clinique Belledonne.
Voici un petit flashback des derniers évènements car avant le jour J nous avons eu quelques péripéties !
J'ai d'abord eu le covid19 la semaine du 30 janvier au 3 février avec de la fièvre et beaucoup de toux. Cela nous a un peu inquiétés comme j'étais en fin de grossesse mais finalement ça m'a surtout beaucoup fatiguée. J'espérais donc que notre bonhomme ne se décide pas à venir durant cette semaine car j'étais bien incapable d'assumer un gros effort physique. Puis à chaque quinte de toux j'appréhendais que la poche ne se fissure. Le vendredi soir (03/02) vers 23h00 j'ai commencé à ressentir des contractions légères. Pour les soulager j'ai pris une douche chaude vers 2h00 et en sortant je vois que du liquide rosée gouttait sur le sol. Je me dis mince, ce n'est peut-être pas bon signe. Je commence à préparer des affaires avant de réveiller Cédric. On finalise le tout et on appelle la clinique, ils nous disent de venir au cas où ce soit bien une fissuration de la poche. Je prends le temps de faire un test covid, il est devenu négatif ouf, je ne serai pas embêtée avec un masque et nous voilà en route pour 5 min de voiture puisque nous habitons juste à côté. Nous arrivons à la clinique, j'ai des contractions peu fortes et assez espacées. Je leur dis bien que je sors tout juste du covid mais que c'est bon le test est négatif ! Entre temps la sage-femme de garde m'examine et me fait un test (comme un test covid antigénique d’ailleurs !!) pour savoir si une protéine normalement présente seulement dans le liquide amniotique est présente dans mon vagin. Verdict : oui. La bande est très claire mais bien visible. La douche froide pour moi. Ils commencent à me parler de déclenchement si le travail ne se met pas en route et en même temps ils me disent que j'ai un col très fermé et très peu favorable à une mise en travail. Le bébé va bien, c'est toujours le principal. Cependant, je ne peux pas m'y résoudre. Je rentre dans un protocole médical avec des étapes qui semblent être incontournables. Il est 5h00, ils me gardent dormir là-bas dans une salle de pré travail car toutes les chambres sont prises, Cédric repart à la maison, me ramène quelques affaires manquantes et essaie de me rassurer. Prochaine étape, si rien ne se passe, je serai sous antibiotiques par voie orale à partir du 04/02 13h00.
Le lendemain matin je rencontre la sage-femme de jour qui m'explique à nouveau le protocole, j'essaie d'argumenter, comme la veille, pour rentrer chez moi et revenir quand je le dois puisque j'habite à 5 min, mais je dois rester, elles sont bien d'accord que c'est stupide mais c'est comme ça. Le monitoring montre toujours que le bébé va très bien. Je prends mes antibio. Elles me disent que je peux sortir me promener dehors sur le parking. Je m'échappe alors pour 1h30 de la clinique, je rentre à la maison à pied, je me sens très bien, je ne perds rien, je doute que cette fissuration soit réelle. Cédric me connait, il n'est pas surpris lorsque je lui dis que j'arrive faire du ballon à la maison. Je le retrouve en pleine effervescence pour finir le grand ménage de la maison, que tout soit fin prêt au cas où le bébé arrive d'ici demain. On discute, j’effectue les exercices d'étirements vers le soleil sur mon ballon, on arrose les plantes et je repars à pied à la clinique. Entre temps l'équipe mater était bien occupée, et était contente de me dire que finalement ils nous avaient trouvé une chambre individuelle. On refait un monitoring le soir, je demande à la sage-femme si je vais finir en césarienne, elle nous répond que vu la maturité de mon col, pour elle il y a 90% de chance que oui. Elle a exercé en Polynésie, a fait beaucoup d'accouchement physio et à la maison là-bas et est super ouverte et prête à nous aider. Elle nous dit que demain c'est notre chance car la médecin de garde est jeune et ouverte, elle sera peut-être propice à une sortie si tous les examens sont OK. Cela me rassure. La sage-femme nous propose alors de reprendre tout à zéro demain matin, on refera tous les examens, le test y compris et on ira avec des arguments factuels discuter avec la médecin. Toute la nuit les contractions reviennent, légères. Je perds le bouchon muqueux puis plus rien. Les examens sont tous niquels, même le test de la veille n'est plus positif ! Sous accord de la médecine, nous sortons pour suspicion de fissuration de la poche des eaux infirmée. Ouf ! Merci la sage-femme pour avoir tout repris. Le soleil brille, nous sommes dimanche matin (05/02), une nouvelle semaine va commencer, plus sereine je l’espère.
Les contractions nocturnes se font ressentir toute la semaine, elles sont assez douloureuses et mon sommeil est de moins en moins réparateur. J'appréhende même d'aller me coucher. La nuit de mercredi (08/02) à jeudi nous restons éveillés de minuit à 6h30 du matin, les contractions sont de plus en plus nombreuses et douloureuses (toutes les 8 à 15 min). Puis plus rien. Je me renseigne, ce peut être du faux travail. Jeudi soir j'essaie de me conditionner et de me dire que je dois penser à autre chose, que ce n'est pas pour tout de suite, qu'il faut que je dorme, j'essaie de faire la respiration abdominale au lit pour m'apaiser. Puis vers 1h00, les contractions reprennent, jusqu'à une très forte et BAM, la poche des eaux rompt cette-fois ci sans aucun doute ! Toutes nos affaires sont déjà prêtes du WE précédent, j'appelle la maternité et je tombe sur un homme sage-femme, ce sera donc lui qui m’accouchera ? Cela ne m'avait pas traversé l'esprit que ce pouvait être un homme et cela m'inquiète un peu. Nous arrivons à la mater, Guillaume avait lu notre projet de naissance et savait que je voulais faire le pré travail à la maison. Il est très sympathique et nous accrochons directement tous les trois. Après monito et examen, il nous dit que je suis à 2 et qu'il y a 50% de chance que le travail se mettre en place tout seul (encore cette histoire de déclenchement !!). Ce soir il y a beaucoup d'accouchements, dont des césariennes, ça à l'air d'être dense pour l'équipe. Il nous propose d'aller directement dans notre chambre, nous donne un ballon et nous demande de téléphoner s'il y a quoique ce soit. Nous retrouvons la même chambre 109, celle de samedi dernier, je suis donc un peu comme à la maison ;-). Nous allumons la lumière de la douche, porte entre-ouverte et les contractions repartent, je suis assise sur le ballon et dès que l'une d'elle arrive, j'attrape le cou de Cédric et il me maintient étirée. Je me concentre sur la respiration de la vague, Cédric me fait souffler. Lors des temps de repos, il me masse le bas du dos car les contractions sont dans les reins et je pose ma tête sur un coussin qu'on a déposé sur la table amovible des plateaux repas.
Nous continuons ainsi pendant 2h00. Les contractions deviennent très fortes, je demande à Cédric d'appeler Guillaume, je ne suis plus capable de tenir. Cédric essaie de me faire patienter, me rassure, me dit que je me débrouille très bien. Il essaie d'appeler mais ça sonne occupé. Alors les vagues déferlent encore pendant ce temps et on continue. Je commence à faire des sons de Ooomm et ça m'aide. Puis vers 5h00 du matin, je lui redemande d'appeler, Guillaume nous dit de venir, on va utiliser notre dernière cartouche, la baignoire d'eau chaude. Nous marchons jusqu'à la salle physio, entre temps je suis obligée de m'asseoir sur les fauteuils des couloirs pour gérer les contractions, toujours agrippée en extension au cou de Cédric. Nous arrivons à destination et je rentre dans cette baignoire, Guillaume me suggère de me mettre à quatre pattes pour que le bébé puisse essayer de se tourner afin d'avoir moins mal dans le bas du dos. L'eau me parait brûlante, j'ai d'abord ressenti une forte gêne, puis je me suis habituée petit à petit. Les contractions se sont espacées mais elles étaient très fortes. J'ai alors continué à faire des sons de OOOommm. Je m'imaginais dans l'océan, les vagues me brassaient à en avoir la tête sous l'eau mais je m'accrochais à mon rocher, le cou de Cédric. Il était trempé et frigorifié à force que je l'éclabousse. Il me dit qu'il va alors chercher sa polaire. Je lui dis OK. Pendant ce temps je gère mes contractions et je me sens capable. Je fais des sons très graves et je sens le bébé descendre. Cédric et Guillaume parlent ensemble à l'extérieur, Guillaume sonde s'il est tant d'évaluer mon col pour savoir où en est le travail. Il craint que je me décourage si c'est un examen trop précoce. Ils entrent tous les deux dans la salle physio. Je dis OK pour l'examen et Guillaume me dit que je suis à 9. Il faut que je sorte de la baignoire car l'accouchement ne peut pas se faire dans l'eau à Belledonne. Je monte les marches sans difficulté et je vais me mettre à 4 pattes sur le tapis d'accouchement. J'ai envie d'aller à la selle c'est terrible. J'essaie de pousser mais cette position ne semble pas être la plus adéquate.
L'obstétricienne arrive, elle me propose que Cédric se cale derrière moi, que je m'assoie contre lui. Guillaume me dit que je peux mettre un pied sur son épaule et pousser de toutes mes forces (il est grimpeur et à de la force). Alors pendant les poussées il supporte mon poids sur son épaule, l'obstétricienne me donne ses avants bras sur lesquels je me soulève vers l'avant. Ma position semble être peu académique, entre mi assise mi soulevée un pied en l'air sur une épaule et l'autre sur le tapis sur lequel je peux désaxer mes hanches. Cédric m'encourage de toutes ses forces en m'aidant à me courber vers l'avant, l'équipe me rassure, me dit que c'est super. Le bébé se cale bas, il ne peut plus remonter maintenant. Il est fort, son rythme cardiaque ne faiblit pas malgré les 45 min de poussées déjà.
Puis l'obstétricienne me dit que mon périnée est très tonique, Guillaume me charrie en me disant que c'est un périnée de sportive. Ils massent mon périnée, déposent des compresses d'eau chaude pour essayer de le relaxer, entre temps j'ai des poussées qui se succèdent. On continue comme cela encore 15 min. Mais rien n'y fait. Je sens la tête de notre bébé avec mes mains, il est presque là. L'obstétricienne me dit qu'elle sent très bien le point de tension et me propose une minuscule incision. Je lui demande les différentes options, je dis non à la ventouse qu'elle me propose mais sans me la conseiller vraiment. Elle pense que la meilleure option est cette petite incision. Je lui fais confiance et accepte, je sens un picotement et trois poussées plus tard Aurel est dans nos bras. Nous sommes tellement heureux !! Aurel a des cheveux bruns, beaucoup, il est tout chaud et nous faisons du peau à peau tous les trois pendant 2h00 avant qu'il soit pesé et que nous retournions en chambre 109. L'équipe semble heureuse aussi et fatiguée. J'ai l'impression que ça leur a demandé beaucoup physiquement aussi. Nous les remercions pour avoir suivi notre projet et avoir pris le temps à chaque étape de discuter les points cruciaux. J'ai aussi apprécié qu'ils attendent le début des poussées pour essayer de me mettre le cathéter que je ne voulais pas avoir avant et qui n'a finalement pas tenu. Aurel est né le 10/02/2023, le jour de l'anniversaire de sa maman, une année qui restera unique pour cette 39ème année.
Un grand merci à toi Martine pour ces cours qui m'auront bien aidée pendant cet accouchement sans péri, je retiens particulièrement la respiration de la vague et les Ooommm ainsi qu'une méditation que j'ai écoutée plusieurs fois toujours en lien avec la respiration de la vague.
Bonne continuation à toi et aux filles !
Au plaisir de se revoir pour une prochaine grossesse.
Carole