Naissance de Sam le 27 février 2023
Je dirais que notre voyage, à Sam, Sylvain et moi a débuté tranquillement le week-end précédent la naissance. L'embarcation, ou pour moi le sentiment de vouloir 'hiberner', que je ressentais depuis plusieurs jours a pris de plus en plus de place au cours de la journée. L'envie de rester au chaud, de finir les dernières petites choses qui me semblaient tellement importantes à ce moment-là, continuer à me préparer pour le jour J avec des exercices de relaxation, d'ouverture du bassin, ...
Les contractions, qui s'étaient apaisées depuis plusieurs jours, ont repris de manière aléatoire le samedi, pour se faire de plus en plus présentes dans la journée du dimanche, sans me gêner assez toutefois pour profiter au maximum de mes, selon moi, derniers jours de grossesse et de vie à 2.
Quand j'y réfléchis maintenant, tous ces petits signes auraient pu me faire douter que quelque chose d'extraordinaire était en train de se préparer ; la date du terme était tellement présente dans ma tête que je me suis laissée porter dans ce début de voyage sans angoisse ni précipitation.
Après un bon massage de mon conjoint dans la soirée du dimanche (ça aussi aurait dû me mettre la puce à l'oreille, il ne m'en fait jamais d'habitude), je me suis assoupie, plus ou moins tranquillement pour à peine une ou deux heures de repos. J'ai commencé à vérifier la fréquence des contractions à partir d'une heure du matin ; les contractions étaient encore assez aléatoires dans l'intensité, mais plus ou moins toutes les 15min me semblait-il.
Voyant que je n'arriverai pas à me rendormir, vers 3h, j'ai fini par aller prendre un bain avec l'envie de me détendre, de faire une séance d'auto-hypnose afin de me plonger dans mon lieu ressource, et laisser une chance aux contractions de s'apaiser.
Bien qu'apaisée, je suis retournée dans le salon pour effectuer des exercices de relaxation sur le ballon, faire des huit de l'infini... car les contractions étaient toujours présentes. J'ai lancé un feu de cheminée pour me réchauffer, j'ai installé des bougies et mis au mur en face de moi des photos que j'avais fait développer en début de semaine ; photos souvenirs que je voulais près de moi pour le jour J. En faisant tout cela, je me suis rendue compte que j'étais en train de vivre les préparatifs de mon accouchement idéal.
Petit à petit, j'ai commencé à ressentir une augmentation de l'intensité des contractions. L'idée de recontrôler la fréquence m'est venue vers 5h du matin, elles s'étaient rapprochées d'à peu près toutes les 10min. À 6h, j'ai fini par réveiller mon conjoint qui ne se doutait de rien, car de mon côté j'avais fini par comprendre que ça y est, c'était pour aujourd'hui. À ce moment-là, j'ai pu vraiment lâcher prise, le laissant continuer à gérer la fréquence des contractions. Je me suis concentrée pleinement sur la respiration de la vague pendant que mon conjoint alternait entre massages et préparatifs.
Vers 7h, nous avons appelé notre sage-femme pour la prévenir du début du travail, car l'intensité des contractions continuait tranquillement d'augmenter. Sur ses conseils, mon conjoint m'a conduite à la salle de bain pour reprendre un bain.
J'ai continué à gérer les contractions grâce à la respiration de la vague, des points d'acupression et de la visualisation.
Nous nous sommes finalement mis en route à la maternité à 9H45 après des contractions de plus en plus fortes que je commençais à évacuer avec des sons graves.
Arrivée dans la salle lotus de la maternité, la fatigue commençait à s'installer, je me suis jetée sur le tapis par terre, le temps que l'eau remplisse la baignoire ; baignoire que je n'ai plus quittée jusqu'à la naissance de Sam à 14H27.
J'ai traversé ma phase de désespérance allongée sur le côté, en essayant un maximum de lâcher prise entre les contractions, me rapprochant de la somnolence, et respiration de la vagues pendant. Cela m'a permis de ne pas appréhender chaque contraction mais de les accompagner malgré la fatigue immense que je ressentais, l'envie de vouloir tout arrêter. J'envoyais les vagues sur mon col pour le détendre et l'ouvrir au maximum, même si je ne savais pas trop où le travail en était.
Je me suis mise à 4 pattes un moment donné, et ai pu ressentir la traversée de Sam sur mon bassin en pleine conscience, c'était magique, la douleur des contractions n'avait plus d'importance, je savais que les vagues me rapprochaient de plus en plus de mon bébé. J'ai senti mes ischions s'écarter, c'était incroyable.
La dernière phase de poussée a été un peu longue, la tête du bébé est restée assez longtemps sur mon périnée, qui avait du mal à s'ouvrir malgré les ondes de détente que je lui envoyais pendant les contractions. Des rugissements rauques sortaient de moi à chaque poussée. Je me suis laissée guider par ma sage-femme qui m'a conseillée de changer de posture pour créer du mouvement. Une fois allongée sur le côté, il a suffi d'une dernière et longue poussée pour que naisse notre bébé, coiffé de sa poche des eaux.
Un sentiment immense de fierté et de reconnaissance m'a envahie, en moi, en Sam, et en mon conjoint qui m'a super bien guidée tout du long ; sans oublier ma sage-femme qui m'a accompagnée parfaitement du début à la fin et qui nous a permis de créer directement notre petite bulle à 3 en se mettant en retrait.
Merci encore pour ton accompagnement en yoga, qui comme tu peux le voir, m’a bien servi.
A bientôt
Estelle