Cette naissance a été un tsunami :
Contractions légères depuis le 17 mai au soir. La journée du 18 mai idem, contractions gérables dans la journée que j'ai passée avec le papa et notre fils.
Réveil magique plein d’amour. On a pris des photos le matin au lit.
Notre fils devait peut-être sentir des choses car il m’a fait des câlins et bisous énormes ce matin-là.
Petit déjeuner dehors assez animé car un peu conflictuel S refusait de s’habiller ... J’ai fini par déjeuner seule. Puis balade à 3, repas, sieste à 3 en haut : les garçons ont dormis 3 h mais je n’ai pas réussi à dormir, en ce qui me concerne : yoga en extérieur face à la forêt, j’étais bien ... J’ai écrit aussi. Bon ça me semblait long quand même 3h seule à ce moment-là 😓
Puis je propose un resto le soir car j’ai envie d'une salade paysanne mais c’était fermé donc changement de programme et de resto mais finalement au moment de partir je le sens moins d’y aller donc je propose pour compenser un apéro dehors, on fait cela et les contractions douloureuses et plus rapprochées sont apparues vers 20h30, on ne savait pas si on appelait D ou non pour la nuit.
Ton grand frère n’était pas très enclin à dormir, il m’a brillamment aidée en respirant en même temps que moi et pincé la joue pour détourner la douleur.
"Maman je te pince la joue comme ça tu as moins mal au ventre"
Finalement je gérais les contractions à peu près seule jusqu'à 23h. j’étais fière de moi. Avec la respiration de la vague et aussi l’aide et la diversion du fait de m'occuper de mon fils je pense... puis ton papa est venu aussi je n’étais pas bien moralement : pas envie d’accoucher, peur de la douleur, question sur la vie à 4, peur de ne pas m’en sortir, impression d’avoir gâché toute ma grossesse et d'être passée à côté et là ça y est déjà, c’était la fin.
Bref on gérait à 2 les contractions qui étaient parfois proches 2 min ou 8 min, en bref pas très régulières. Moi je respirais, A me faisait de l’acupression, on a essayé quelques étirements et diverses positions mais j’étais bien debout et à marcher...
Ça m’appuyait très fort dans le dos, j'avais très mal et ne supportais pas l’acupression à cet endroit ni la position allongée.
Je déambulais dans la maison ou parfois assise pour me reposer un peu.
Le temps passait et j’avais l'impression que ça se calmait, je me disais que ça allait durer toute la nuit.
A m’a dit " si ça doit durer toute la nuit on va peut-être essayer de se reposer..."
Maladresse !! 😓😓 J’ai paniqué à l'idée d'être seule sans dormir la nuit dans une maison endormie.
J’appréhendais beaucoup le départ à la maternité car on devait réveiller S et je ne voulais pas qu'il prenne peur de mon état si j'avais trop de douleurs.
Je pense que ces peurs ont ralenti le travail
J'étais très lucide, je blaguais encore j’étais dans mon émotionnel qui était plutôt tristounet.
On s’est mis dans la chambre d’Eliott avec A, moi sur le ballon, lui sur le fauteuil, je lui faisais part de mes craintes.
A a été top, il m’a parlé, tenté de me rassurer.
Après quelques contractions plus fortes, je me suis dit, il faut y aller, pas que je sente qu'il était vraiment temps mais de peur de ne plus gérer la douleur devant S.
Dans la voiture j’étais un peu dans un état stone, il me semblait avoir peu de contractions mais finalement après un rapide calcul en live 😉 quand même toutes les 4 min, or je ne les subissais pas du tout, contrairement au trajet pour l’accouchement de S.
Entre les contractions, j’ai vraiment réussi à détendre mon corps j’en suis vraiment fière et contente.
Arrivée à la mat, j’ai lancé un pari à A : je suis à combien de dilatation ?
Je craignais d'être dilatée à 2, tellement j'étais peu déconnectée, A disait 6
Pour moi j'allais trop bien et j’étais trop normale pour en être là.
Finalement, on dit bonsoir au gardien, on monte les escaliers quelques contractions avec respiration de la vague toujours. Je me disais pourvu qu'elles ne me renvoient pas à la maison.
Je dis aux sage-femmes qui se présentent " Désolée, je n’ai pas entendu vos prénoms mais on voit ça après ?"
A étudiante sage-femme me propose de m’installer dans une salle.
Salle d’auscultation d’ambiance froide, je m’y sentais mal.
Elle me pose quelques questions à moi... ça m’interpelle car je suis censée rentrer dans ma bulle.
Moi pudique, je me déshabille, ni une ni deux, je veux savoir où j’en suis.
Elle dit qu'il faudra faire une perf, prise de sang, monito et qu'on peut voir où j’en suis.
Ça me parait beaucoup et long tout ce protocole.
Elle me branche le monitoring et m’annonce qu'il y en a pour 20 min, j'ai dit oui mais pas en restant couchée, car là je subis énormément les contractions.
Je suis finalement à 5.
Ok ok, je me dis mais ça risque d'être long encore 5...
Une fois l'examen fait, je me mets sur un ballon pour la perf qu'elle rate après avoir longuement examiné mes bras pendant au moins 10 min.
Je me sens impuissante à subir les contractions sans pouvoir faire les mouvements voulus avec une aiguille dans un bras, à ne pas devoir bouger etc.
Ok c'est fait, mais monito pas achevé, je suis debout, accoudée à la table où ils ont leur matériel.
J’ai l'impression d'avoir une infection urinaire en même temps de devoir aller à la selle tout le temps, ça me fait très mal au sacrum et dans le bas du dos.
Les contractions deviennent très dures à supporter je fais des Ooo
Je dis à A que je suis trop fatiguée, je ne vais pas y arriver, j’ai les yeux dans le vide, je ne veux pas accoucher, je ne sais pas si ça va aller.
Il tente de me rassurer
Elle me dit on peut passer en salle nature, je me souviens avoir regrouper mes forces pour y aller.
Le bain a été rempli à ma demande à 1/3 mais bien chaud cette fois ci.
Je me mets sur la tablette debout, une contraction arrive, A me fait à chaque contractions de l’acupression, il les voit super bien arriver et repartir.
Je finis chaque contraction en quasi-pleurs et à vocaliser avec pas mal de rage.
Je rentre dans l’eau, je me mets à l'emplacement où les autres femmes apparemment se mettent, selon la sage-femme... mais une contraction arrive et mon ventre est émergé ... Quelle horreur je la subis de plein fouet comme si j'étais sur le dos.
Ni une ni deux, je me mets à l'endroit le plus profond, ventre immergé et me mets à genou demande le protoxyde d’azote, mais il ne fonctionne pas ...
Je me suis dit, je n’ai pas le moral ça va me faire rigoler ben euhhh pas du tout, ça m’a fait planner mais pas hyper agréable en fait. Un peu l’impression d’un Bad Trip.
Elle doit me protéger la perf avec un montage de fortune et me dit de pas le mettre dans l’eau
Je me sens contrainte et ça me fait mal cette perf dans la main.
Je prends un peigne dans la main pour faire diversion de la douleur, je l’enfonce au maximum dans ma paume, mais c'est limite des chatouilles à ce stade.
Le gaz marche mais j’arrête car je me sens tourner/ partir.
Puis j’ai l'impression de devoir pousser mais pas déjà... Si si les contractions arrivent, je pousse mais je ne me fais pas assez confiance.
Je dis je crois que je dois pousser, il arrive.
Elle me dit je vais voir ou vous en êtes.
Mais j’ai mal et je ne veux pas d’intrusion supplémentaire.
Elle me dit vous avez raison la tête de votre bébé est là, vous pouvez la toucher.
Ah au fait, je ne vous ai pas dit, me dit-elle, si vous voulez accoucher dans l’eau, c'est ok mais il y a une consigne : il ne faut pas s’arrêter de pousser car souvent on a plus envie une fois que la tête est sortie.
Alors go de toute façon j’ai envie de pousser tout le temps donc prochaine contraction à fond.
J’entends « poc », la poche des eaux se rompt.
La tête est sortie. J’ai le sentiment que la sage-femme tire sur sa tête et que ça entraîne tout le périnée avec.
Après coup elle m’a dit qu'il avait le cordon autour du cou mais pas serré.
Je respire du gaz en même temps et au lieu de regarder les pissenlits au mur, j’ai la lucidité de me dire, regarde peut-être ton bébé, tu voulais l’attraper.
Finalement, la sage-femme le sort et je l'attrape ce petit bonhomme.
On me dit faut sortir de l’eau tout de suite.
J’ai dit, laissez-moi quelques minutes, on m’explique que c'est pour le risque d’hémorragie on ne voit pas dans l’eau.
Alors moi à moitié shootée avec le gaz, Eliott dans mes bras et le passif de malaise vagal que j’avais eu avec S, on est sorti de la baignoire pour aller sur la table.
Finalement tout le monde va bien, aucune déchirure du périnée, plutôt en forme, on veut m’injecter de l’ocytocine mais je ne veux pas.
Finalement le placenta se décroche sans soucis.
Eliott tête directement. On est contents tous les 3, on a réussi à finaliser cette grossesse par une belle naissance intense, mais dont je suis fière. On va bien tous. C'est un joli bébé qui va venir bouleverser notre vie et la rééquilibrer.
En attendant on va s’apprivoiser doucement en tentant de s’attacher mutuellement, la confiance viendra avec le temps.
Sur ce récit Martine, je voulais passer un gros bonjour à toutes les futures mamans.
Et surtout vraiment je te remercie car je trouve que ton approche est géniale. Allier exercices, explications, visualisations, c'est top.
Ça m’a beaucoup aidée et ça m’a donnée confiance.
Je te remercie mille fois j’ai pensé à toi avec la respiration de la vague, l’accueil, la traversée de l’énergie...
Merci merci merci
Tracy