Amalya, Février 2025

Amalya

 

Ma fille est née dans l'eau de la salle nature à la clinique Mutualiste, comme je l'avais tant espéré.

Je me suis préparée à cet accouchement physiologique grâce au yoga pré-natal, aux cours de prépa et ateliers en libéral et à la Mut, et à diverses lectures, notamment La Naissance en BD. Ces 3 tomes ont raisonné pour mon conjoint et moi comme une évidence. Je conseille vraiment cette lecture ! 

 

Ma grossesse a été marquée par une grosse douleur sciatique, qui ne m'a pas quittée même pendant l'accouchement. 

 

Ma fille est née 4 jours après le terme, à la suite d’un décollement des membranes effectué le lundi matin à la clinique. Le soir les contractions ont commencé vers 20h.

J'ai commencé le travail chez moi, dans mon lit, avec ma playlist de musique soigneusement préparée. J'avais demandé à mes proches de me proposer des morceaux, cette playlist était un combo d'énergie de mon entourage, et de musiques qui m'apportaient des émotions particulières. 

 

Le mardi à 6h nous avons pris la route pour la clinique, la douleur sciatique m'empêchant d'être assise, j'étais installée à 4 pattes sur les sièges arrière. A l'examen d'entrée, mon col était ouvert à 4, et la journée du mardi a peu vu d'évolution. Je faisais le travail allongée sur le côté, sur un tapis au sol, ou debout, mais impossible de réaliser les extensions, étirements. Parfois je réussissais à me mettre à 4 pattes, mais la douleur sciatique n'était que plus vive, et me relever était une épreuve. Mon conjoint m'aidait à chaque contraction avec ses paroles, ses massages, la bouillotte au bas du dos ou sur le ventre. 

 

Je me servais de la respiration de la vague apprise en cours de yoga, et j'essayais de visualiser le col s'ouvrir.

Je suis allée dans l'eau 2 fois dans la journée. Elle apaisait mes douleurs. 

La sortie du bain était désagréable, je grelottais de froid. J'avais heureusement apporté mon peignoir, mon plaid, mes coussins, nous étions installés plus confortablement. 

 

La relève du soir est arrivée à 19h, elle a été pour nous comme un second souffle.

La sage-femme était accompagnée d'une étudiante en dernière année, qui a pu être très présente pour nous : massages, sophrologie, encouragements, soutien, sa voix raisonne encore dans ma tête. 

"C'est super ce que vous faites, bravo, vous êtes une championne, après la contraction promis vous aurez une pause, cette contraction est votre alliée, on a besoin d'elle pour accoucher, chaque contraction vous rapproche de votre bébé, restez dans votre bulle..."

 

Vets 21h, l'équipe a proposé de pratiquer la rupture de la poche des eaux, afin que la tête de bébé puisse mieux appuyer sur le col, et que le travail s'intensifie. Je savais alors que les contractions seraient plus intenses et rapprochées, j'acceptais le deal pour me rapprocher de la rencontre avec mon bébé.

 

La phase de désespérance commençait, je pensais ne plus pouvoir y arriver, mais au fond de moi j'avais la force de tenir ce projet physiologique. 

Je m'efforçais de me répéter les mantras que j'avais écrit sur des papiers colorés et affichés dans la salle. Certains venaient de lecture, d'autres de mes amies et de ma mère, à qui j'avais demandé de m'en envoyer. Elles étaient toutes derrière moi.

Mon conjoint et la sage-femme me les lisaient.  

"Mon corps de femme est fait pour accoucher, il sait ce qu'il a à faire. J'ai en moi la force de toutes les femmes, de toutes les mères. Je me connecte à ma sagesse ancestrale et sauvage qui sait donner la vie. Ma fille et moi sommes puissantes, nous sommes capables de tout, nous avons la possibilité d'accoucher ensemble ici et maintenant. Je suis dans l'Amour et la Vie, et je donne l'Amour et la Vie avec Sérénité et Confiance. Cette sensation intense est à la hauteur de ce que je peux supporter, elle est normale, je suis capable de la traverser. Conscience. Confiance. Présence. Ouverture."... 

 

Vers 1h du matin, l'envie de pousser est arrivée, j'ai pu rejoindre l'eau salvatrice.

Entre chaque contraction, je retrouvais toujours mon état de détente, comme une méditation. 

La poussée était comme une trans, les cris avaient remplacés les respirations et sons graves que je prononçais auparavant. 

Je me tenais à mon conjoint derrière moi. J'ai visualisé le passage de mon bébé dans le petit bassin. Les dessins montrés par Martine en cours de yoga m'avaient permis de bien comprendre le passage du bébé, l'anatomie de mon corps, de connaître ce que ma fille allait traverser.

 

Petit à petit sa tête est apparue. Avant les dernières poussées j'ai regardé au mur mes mantras et photos affichés, j'ai pensé à mes proches, et je l'ai fait.

 

Sa tête est sortie, puis le reste du corps sans difficulté. L'eau et les exercices de yoga pour assouplir le périnée m'ont permis d'accoucher sans déchirure. 

Ça y est, ma fille était là, je n'y croyais pas, on l'avait fait !

 

Je suis tellement reconnaissante d'avoir pu prendre le temps de bien me préparer à ce moment, d'être tombé sur cette garde de nuit avec une étudiante tellement douée et disponible, de pouvoir dire que j'ai aimé mon accouchement, m'en souvenir avec joie, fierté. Cette transformation me donne encore plus confiance en mon corps, en ma détermination, en mon couple. 

 

Merci à Martine de m'avoir transmis avec passion ses connaissances. 

Merci aux professionnelles qui m'ont accompagnée à accomplir ce projet, et tenir enfin ma fille dans mes bras ! 

 

Marion